Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est la première cause d’infertilité, à cause des troubles de l’ovulation qu’il entraîne. Des solutions existent pour réduire ses effets sur l’organisme et pour augmenter les chances de grossesse.
Qu’est-ce que le syndrome des ovaires polykystiques ?
Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est provoqué par un dérèglement hormonal, d’origine ovarienne et/ou hypophysaire. L’hypophyse est une petite glande située au niveau du cerveau, qui commande l’activité hormonale et le cycle ovarien. Le SOPK se manifeste par une production excessive d’androgènes, en particulier de testostérone, et qui entraîne :
> Des troubles de l’ovulation : les femmes n’ovulent pas tous les mois (dysovulation), voire jamais (anovulation). Leurs cycles menstruels sont irréguliers et longs (plus de 35 à 40 jours). Chez certaines femmes, les règles sont même absentes (aménorrhée).
> Une hyperandrogénie, soit une production excessive de testostérone qui peut entraîner une hyperpilosité, de l’acné, ou encore une chute de cheveux (alopécie).
> Un syndrome métabolique : l’hyperandrogénie provoque une adiposité excessive – accumulation de graisse dans le tissu cellulaire sous-cutané -, qui prédispose à l’insulinorésistance et donc au diabète, à l’hypertension artérielle et aux maladies cardiovasculaires. A long terme, le SOPK augmente aussi le risque de cancer de l’endomètre.
Comment le diagnostic est-il posé ?
> Le diagnostic est posé en présence de deux des trois symptômes précités (troubles de l’ovulation, hyperandrogénie, syndrome métabolique).
> Une échographie permet de le confirmer. L’excès d’androgènes induit par le SOPK entraîne en effet un blocage de la maturation des follicules (contenant les ovocytes), ce qui entrave l’ovulation. Alors que chaque ovaire devrait contenir 5 à 10 follicules d’environ 5 millimètres en début de cycle, en cas de SOPK, les follicules sont plus nombreux et plus petits. Aucun n’est dominant, alors que l’un d’entre eux devrait se démarquer et grossir.
> Un bilan biologique des hormones sexuelles (FSH/LH) est pratiqué entre le 2e et le 5e jour du cycle. Quand la patiente n’a pas de règles, un traitement progestatif est prescrit pendant 10 jours pour les provoquer. En cas de SOPK, les résultats démontrent une inversion du rapport FSH/LH. Le taux de LH est anormalement élevé, mais n’augmente pas en milieu de cycle pour déclencher l’ovulation. Les ovaires sécrètent, par ailleurs, trop d’androgènes, et le taux d’insuline a tendance à augmenter.
Des conséquences sur la fertilité
Les troubles de l’ovulation liés au SOPK affectent la fertilité. Par ailleurs :
> Les fausses couches à répétition sont plus fréquentes en cas de SOPK, à cause des traitements inducteurs de l’ovulation, notamment le citrate de clomifène qui comporte un effet anti-oestrogénique au niveau de l’endomètre. L’obésité, les taux importants d’insuline, d’androgènes, de LH et l’expression des récepteurs aux androgènes augmentent aussi le risque de fausses couches.
> L’hypertension artérielle gravidique serait trois fois plus fréquente chez les femmes présentant un SOPK.
> Le diabète gestationnel, la pré-éclampsie, les accouchements prématurés et les petits poids par rapport à l’âge gestationnel sont associés de façon significative au SOPK.
Un traitement symptomatique
Le traitement du SOPK est symptomatique. Il consiste en :
> Une amélioration de l’hygiène de vie, notamment pour corriger un surpoids car plus l’indice de masse corporelle (IMC) est élevé, plus le SOPK s’aggrave (et plus le risque d’infertilité s’accroît). Une perte d’environ 10% du poids initial réduit l’hyperandrogénie et montre un effet bénéfique sur l’aménorrhée.
> Un traitement médicamenteux contre l’hirsutisme – pilosité sur les zones dites masculines : visage, poitrine, dos, fesses… -, comme la pilule oestroprogestative, pour inhiber la sécrétion de LH et réduire la production d’androgènes ovariens.
> Un traitement pour la fertilité, si une grossesse est désirée. Selon les cas, le traitement visera à restaurer les cycles menstruels, à stimuler la maturation folliculaire, à déclencher l’ovulation, ou la patiente aura recours à la procréation médicalement assistée (PMA).
Albanne A.,
Journaliste santé
Sources :
Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) : https://vu.fr/TeziR
Proposition d’un programme d’éducation thérapeutique pour le syndrome des ovaires polykystiques, Camille Houette Cauchie : https://vu.fr/KkSo
[…] utérine à l’implantation de l’embryon (FIV). Ce traitement est prescrit, notamment, en cas de syndrome des ovaires polykystiques (SOPK). Administré par voie orale ou injectable, il débute généralement à partir du troisième ou du […]