Du carcinome au mélanome, les cancers de la peau n’ont pas tous les mêmes caractéristiques, ni la même dangerosité. Le point sur les différents types, les moyens de s’en protéger et les signes qui doivent vous pousser à consulter.
Les cancers de la peau – cellules anormales qui se développent dans la peau et se multiplient de façon anarchique pour former une tumeur – sont les cancers les plus fréquents en France. 100 000 nouveaux cas sont découverts chaque année.
Parfois, les cellules anormales restent localisées dans la peau, ces cancers sont dits « in situ » ou « localisés ». D’autres fois, les cellules anormales envahissent les ganglions proches de la tumeur, voire d’autres organes. Ce sont des mélanomes, dits « invasifs », dont le nombre a été multiplié par 5 entre 1990 et 2018. 15 500 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année.
Quels sont les différents cancers de la peau ?
Le carcinome basocellulaire est la forme la plus répandue. Il se développe dans l’épiderme, la couche supérieure de la peau. Généralement localisé sur le visage, la tête ou le cou (dans deux tiers des cas), il peut aussi apparaître sur le tronc, les membres, les pieds ou les organes génitaux. Ce cancer évolue lentement mais s’il n’est pas traité, il peut s’étendre aux couches plus profondes de la peau, puis aux tissus sous-jacents (os, cartilage), où il peut engendrer des délabrements physiques ou fonctionnels importants. Le risque de métastases – migration vers d’autres organes – est faible, de l’ordre d’un cas sur 10000.
L’âge moyen du diagnostic est de 66 ans et il est plus fréquent chez les hommes.
> La forme nodulaire est la plus répandue. Elle se caractérise par une petite boule ferme, de couleur rosée, qui apparaît en général sur une peau saine.
> Une ulcération peut apparaître, quand le carcinome se creuse en son centre.
> La forme superficielle, rouge, plane et squameuse, est la plus fréquemment observée sur les membres et le tronc.
> Le carcinome sclérodermiforme, plus rare et souvent diagnostiqué plus tardivement, prend la forme d’une plaque lisse brillante, mal délimitée, plus claire que la peau.
Le carcinome épidermoïde – ou spinocellulaire – se développe dans la couche intermédiaire de l’épiderme.
> Il est généralement localisé sur des parties du corps exposées au soleil. Ce cancer se développe souvent à partir de lésions préexistantes, notamment liées à l’exposition au soleil.
> En l’absence prolongée de traitement, il peut progresser plus rapidement et se propager aux ganglions lymphatiques voisins, augmentant le risque de métastases. Il peut aussi atteindre les muqueuses.
> L’âge moyen du diagnostic est de 77 ans chez la femme et de 74 ans chez l’homme.
Le carcinome de Merkel est un cancer de la peau rare (0,3 pour 100 000 personnes), mais agressif. Il se développe à partir de cellules présentes dans l’épiderme.
> Il est souvent observé chez les personnes âgées à peau claire, principalement sur les zones exposées au soleil.
> L’augmentation des cas observée ces dernières années va de paire avec le vieillissement de la population. Le traitement se fait au cas par cas.
Le mélanome est un cancer de la peau qui se développe à partir des cellules responsables de la pigmentation de la peau, les mélanocytes, présentes dans l’épiderme. Ils peuvent se développer sur n’importe quelle partie du corps mais apparaissent plus souvent sur celles qui sont exposées au soleil.
> Une exposition excessive aux rayons UV, naturels ou artificiels, en est souvent à l’origine. Les cabines UV sont responsables de 380 cas de mélanomes chaque année.
> Dans un cas sur 5, la maladie progresse, passe la barrière du derme, dense en vaisseaux lymphatiques et sanguins et migre ainsi vers d’autres organes où des métastases se forment.
> L’âge moyen du diagnostic est de 56 ans chez la femme et 58 ans chez l’homme.
Comment se protéger ?
Les rayons ultraviolets du soleil sont les principaux responsables des cancers de la peau. Le meilleur moyen de prévenir le risque consiste donc à se protéger du soleil :
> Se mettre à l’ombre, éviter de s’exposer au soleil pendant les heures les plus chaudes (de 12h à 16h en métropole, de 10h à 14h en Outre-mer), même si le temps est couvert.
> Casquette ou un chapeau à larges bords, vêtements couvrants et lunettes de soleil sont de rigueur en cas de jardinage, de promenade, de sport en extérieur ou même de trajet en voiture, car les vitres ne protègent pas des UVA.
> Appliquer une crème solaire à indice élevé en complément des modes de protection précités (et non en remplacement)
> Les enfants de moins de 3 ans doivent éviter toute exposition aux rayons UV. Chez les enfants et jusqu’à la puberté, le système pigmentaire n’est pas encore mature et la peau est plus fine, donc plus vulnérable au soleil.
Quid du bronzage ?
A chaque exposition au soleil, les UV altèrent les cellules de la peau qui réagit, tente de s’adapter, enclenche des mécanismes de défense, comme le bronzage, pour réparer l’agression.
> Partant de là, une peau bronzée ne reflète pas une bonne santé. elle est le signe d’un ADN qui a été endommagé par les UVA et que la peau tente de réparer. Les mécanismes d’adaptation de la peau ne sont pas inépuisables.
> Si les expositions au soleil se répètent ou sont trop brutales, la peau ne parvient plus à se défendre et des cellules cancéreuses peuvent se développer.
A noter : La vitamine D, essentielle à notre organisme, est synthétisée par la peau sous l’effet des UVB. Pour que le mécanisme s’enclenche, une exposition au soleil du visage, des mains et des avant-bras durant 5 à 10 minutes par jour est suffisante pour les peaux claires. 5 à 30 minutes d’exposition quotidienne suffisent pour les peaux noires ou foncées.
Quand consulter ?
> En cas de doute
Un carcinome ressemble le plus souvent à un bouton ou une plaque, un peu rouge ou brune, un petit relief palpable ou une croûte. La lésion est là depuis plusieurs semaines, ne cicatrise pas toute seule et augmente en taille très progressivement.
Un mélanome ressemble à un grain de beauté bizarre, de forme asymétrique, avec plusieurs couleurs. C’est souvent une nouvelle tâche qui apparaît sur une zone ou il n’y avait pas de grain de beauté avant. C’est parfois un grain de beauté pré-éxistant qui se modifie.
Vous pensez présenter un carcinome ou un mélanome ? Consultez un généraliste le plus vite possible. Si la lésion est suspecte il vous orientera vers un dermatologue ou un chirurgien.
La grande majorité des cancers de la peau se guérit très bien.
> En préventif
Consultez un dermatologue une fois par an, si :
– vous, l’un de vos parents ou de vos frères ou soeurs avez déja eu un cancer de la peau ;
– ou si vous avez beaucoup de grains de beauté – plus de 40-, surtout s’ils sont tous de formes ou de couleurs différentes ;
– ou si vous avez la peau claire et que vous l’avez souvent exposée à des coups de soleil ou à des séances d’uv
– ou si vous avez une lésion qui vous inquiète, comme un bouton qui ne cicatrise pas ou un grain de beauté atypique.
En dehors de ces situations, inutile de consulter, mais protégez-vous du soleil et surveillez votre peau !
Albanne A., journaliste santé
Sources :
INSERM : https://vu.fr/CMEk
Institut national du cancer : https://vu.fr/mDWY
Vidal : https://vu.fr/SNKG
Centre de chirurgie dermatologique, Paris : https://vu.fr/SisbX
Fondation ARC : https://vu.fr/mefU
Compte instagram : @dermato_drey
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